Rencontres avec la nature des Alpes

Nurserie sauvage...

Sous l’impulsion printanière, la nature s’éveille, les bourgeons éclatent, les corolles se défroissent. A partir de la mi-mars, des brebis bedonnantes s’isolent pour mettre bas dans les secteurs sauvages qu’elles ont occupés durant l’hiver. Les femelles n’étant pas fécondes ni saillies au même moment, les naissances s’échelonnent environ sur 3 semaines, ce qui génère des différences de taille entre les jeunes. Dans un premier temps, les agneaux vulnérables et fragiles restent collés à leur mère pour apprivoiser d’un pas chancelant un relief instable. Délaissant ensuite l’univers rocheux ou la forêt dans laquelle les mignonnes peluches miniatures ont vu le jour, les brebis se regroupent. Lorsqu’elles se nourrissent dans la clairière avec la meneuse, plus âgée et plus expérimentée, toutes veillent sur la joyeuse nurserie, guettant le moindre signe de danger. Ce comportement grégaire constitue leur principal moyen de défense. Symbiose entre la nature et les agneaux dont on ne devine parfois que les pointes de leurs oreilles… Ambiances émouvantes… visions mirifiques que ces jumeaux, campés devant leur mère… Du pur bonheur ! Repas échelonnés sur un rythme régulier jusqu’au coucher du soleil, repos, jeux, cabrioles, tétées… Attitudes et aspect se modifient… bêlements, brebis agitant leur petite queue… diffusion d’imperceptibles odeurs identifiées par leurs rejetons aux sens très développés... interconnexion entre les générations... Dans quelques temps, tous prendront un peu d’altitude au fur et à mesure que l’herbe reverdira. (DD)